mardi 5 février 2013

De l'aspect communautaire.

Notre loisir, la figurine, est souvent perçus comme un loisir communautaire, sauf peut-être par certains journalistes d’une presse n’ayant guère dépassé le stade de la chasse aux sorcières. Pourtant, à bien y regarder, un tel passe-temps nécessite surtout de passer du temps dans une activité bien solitaire : la peinture et l’assemblage d’armées.

Donc… Quel aspect communautaire ?

Le plus évident est aussi l’aspect n’intervenant qu’à la toute fin du hobby figurinistique. Le jeu, en effet, ne risque guère de se pratiquer seul, à moins de souffrir de schizophrénie latente. Dès lors, le joueur est bien obligé à un moment ou un autre d’aller se chercher un homologue avec lequel passer un après-midi autour d’une table à pousser des petits soldats de plomb, lancer des dés et, pour les plus âgés d’entre nous, boire une quantité totalement amorale de bière. A noter quand même que pour certains pratiquants de notre loisir, le jeu est la composante principale. Ceux-là même amènerons sur les tables des figurines mal (ou pas) assemblées, non peintes (ou parfois selon un strict minimum, digne d’un enfant de quatre ans) qui risquent de faire bien triste mine face aux rangées rutilantes de soldats contrôlées par un peintre y ayant consacré du temps.
Devons nous pour autant rejeter ce type de joueur, les parquer dans des enclaves de « non peintres », espace honteux ou le joueur « complet » pourra leur lancer des regards de pitié ? Certes pas ! Après tout, tous ne recherchent pas le même plaisir dans un loisir comme le notre. Mieux vaut tenter d’amener doucement ces joueurs vers les joies du hobby, les conseiller et, qui sait, peut-être prendront-ils goût à manier le pinceau et, surtout, à mener sur la table des bandes colorées bien plus propice au beau jeu.
N’oublions pas l’aspect le plus générateur d’opinion qu’est le tournoi. Tout jeu possède ses tournois, même les plus confidentiels. Chacun à son opinion à ce sujet : fondamental pour le hobby, générateur de mauvais joueurs et comportements douteux, rassemblement, retrouvailles, compétition… Les réactions sont souvent assez extrêmes. Je n’inventerais pas l’eau chaude en me plaçant entre les deux. Il y a des tournois sympa, et ce même sur les gros jeux… Et d’autres totalement désagréable, et ce même sur des jeux au public réduit. Reste que les tournois sont globalement de gros rassemblement de joueurs et l’occasion de découvrir d’autres pratiquants d’un jeu donné, hors du cercle de joueurs habituel.

La partie modélisme à proprement dit semble être plus solitaire. Je l’évoquais brièvement plus haut, mais cette vision est finalement assez inexacte et surtout, s’est grandement transformée ces dernières années. Internet a modifié grandement les pratiques quand à l’aspect peinture du jeu de figurines. Il y a quinze ans encore, celui qui, comme je l’ai fait, débutait devait le faire seul, ou quasiment. Il n’y avait guère que dans la boutique locale ou dans le club de joueurs le plus proche qu’il devenait possible de demander des conseils et, en quelque sorte, se frotter à une frange différente de notre loisir. Désormais, le moindre débutant peut trouver à foison sur la toile des tutoriaux de méthodes plus ou moins avancées, des conseils quasiment en temps réel et un nombre incalculable de figurines de maîtres qui serviront d’objectif à atteindre… La part du rêve si fondamental dans notre passion.
Il ne faut, en outre, pas négliger l’importance d’un hobby partagé. Soyons clair : monter une armée seul peut vite se révéler être un défis insurmontable. Peu trouvent un grand plaisir à peindre d’interminables régiments de figurines toute pareilles, ou tout comme. C’est là que le groupe entre en scène. Ceux qui ont tenté l’expérience seront d’accord avec moi : rien de plus motivant que de monter une armée au sein d’un groupe, avec un objectif final identifié. C’est le principe du Choix des Armes lancées à l’époque dans les White Dwarf du grand Anglais, un type de hobby largement reprit depuis, que ce soit dans les clubs ou via les différents forum consacré à la figurine.
L’émulation apportée par un groupe n’est pas à sous estimer. Il y a, qui plus est, une pression insidieuse qui pousse à continuer même lors des moments de lassitudes : personne ne eut être le vilain canard, celui qui a laissé tombé le groupe et n’a pas terminé son travail. La peinture en groupe aide à cette émulation, et permet également de profiter des conseils des peintres plus expérimentés. Une armée montée au sein d’un groupe répond donc à un double objectif : celui de monter une force donnée pour pouvoir jouer et celui de s’améliorer dans ses techniques, ce qui facilitera par la suite l’élargissement de la force crée, ou la création d’une nouvelle.

Fondamentalement, la figurine sous ses différents aspects ne peut se séparer de la notion de communauté. Communauté pour le jeu, communauté pour la peinture… Même si le travail en solitaire reste largement représenté (et heureusement, on a tous besoin de se retrouver seul avec sa passion par moment), celui-ci ne saurait constituer la seule facette du hobby figurinistique. Heureusement. 

C'est ce qu'on appel un héros du hobby, non ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire